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Métiers / Responsable des acquisitions et des productions chez SND

Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis Ségolène, j’ai 36 ans et je suis Responsable des acquisitions et des productions chez SND, et plus spécifiquement, je suis en charge du développement et des productions françaises et internationales.


Quel a été ton parcours étudiant et professionnel avant d’intégrer le Groupe M6 ?

J’ai commencé par un parcours classique en droit puis je me suis spécialisée dans les médias en intégrant le Magistère en Droit des Techniques de l’Information et de la Communication de Poitiers. Dans le cadre de mon stage de fin d’études, j’ai intégré le Groupe M6 au sein du service juridique de SND en septembre 2005. J’ai été embauchée en CDD en mai 2006 puis en CDI en novembre 2006. On peut donc dire que je suis un « bébé du Groupe M6 » : j’y suis depuis plus de 11 ans et je n’ai jamais quitté le Groupe !


Comment as-tu évolué au sein du Groupe M6 ?

Au cours de mes 8 années au sein du département juridique, j’ai eu la possibilité de pouvoir travailler sur tous les contrats du département (contrats d’acquisitions de droits, contrat de cession, contrat de coproduction, contrats de prestation, contrats d’auteur, contrats de talents, etc.) or l’activité est très dense et large. En effet, SND est un distributeur tous médias (sortie de films et programmes audiovisuels en salle et/ou vidéo et/ou VOD et/ou TV…), mais aussi un vendeur à l’international, un gestionnaire de catalogue et depuis peu, un coproducteur délégué.
En qualité de responsable juridique adjointe, j’ai travaillé sur les premières productions de SND et à ce titre j’ai été amenée à rédiger et négocier tous les contrats liés à nos productions mais également à réfléchir en étroite collaboration avec le directeur des acquisitions et des productions et le service financier sur le montage juridique et financier de nos productions afin d’optimiser le financement/le potentiel de recettes tout en limitant au maximum notre risque juridique.
Fort de cette expérience, j’ai naturellement rejoint l’équipe des acquisitions et des productions en mai 2014 pour me consacrer à 100% sur la production.


Comment s’est déroulée ton intégration à ton arrivée au sein du Groupe M6 ?

L’intégration a été très facile. En 2005, SND était encore une petite entité où tout le monde se connaissait. En qualité de juriste, j’étais amenée à travailler avec quasiment tous les départements de SND ce qui m’a permis de m’intégrer plus rapidement. Surtout, il existait une très bonne entente et une grande solidarité entre tous les stagiaires des différents services ce qui a grandement facilité l’intégration.

 

En quoi consiste ton métier de responsable du développement et des productions chez SND ?
Le métier de responsable du développement et des productions consiste à suivre et porter un projet de long métrage dès son origine, c’est-à-dire de la prospection de projets (qui peut être une première version de script, un traitement, un pitch, un roman à adapter, etc.) jusqu’à la fin de sa phase de production. Pour le moment, SND n’a pas vocation à être fabriquant de films, par conséquent nous nous adjoignons un partenaire coproducteur pour toutes nos productions mais le projet peut venir soit d’un tiers partenaire ou au contraire peut venir d’un membre de l’équipe (à ce jour, nous sommes 4 au sein de l’équipe développement/production).
Nos missions sont diverses : s’il s’agit d’une idée/roman à adapter/remake, chercher le ou les auteur(s)ou si le projet patine, trouver le co-auteur idéal, puis accompagner les auteurs pendant toute la phase d’écriture pour amener le projet dans la bonne direction ; trouver le réalisateur adéquat pour le projet s’il n’a pas été attaché dès l’origine ; sélectionner le casting ; trouver les financements nécessaires pour produire un film de qualité dans un budget maîtrisé ; suivre le tournage et superviser le montage… N’oublions pas qu’un film ne s’écrit pas définitivement au moment du scénario mais continue de s’écrire pendant le tournage et surtout le montage.


Quelles sont les 3 qualités principales pour exercer ce métier ?

Tout d’abord et c’est une évidence, être passionné de cinéma !
Je dirais ensuite la curiosité car notre métier consiste à produire le film destiné au plus grand nombre… et donc pour ça, il faut être un peu curieux de tout ce qui se passe autour de soi, de s’intéresser aux gens, de s’intéresser aux différents sujets et ne pas se centrer uniquement sur ses goûts personnel….
Enfin la dernière qualité, je dirais la persévérance / la patience. Un film ne se fait pas en un jour mais nécessite le travail de plusieurs années entre le moment où l’on va trouver l’idée/le projet et sa sortie en salles. C’est un process très très long (surtout la phase d’écriture qui, à elle seule, peut prendre 3-4 ans), il faut donc beaucoup de persévérance pour ne pas baisser les bras et croire dans le projet pour le porter jusqu’au bout.

 

Comment vois-tu évoluer ton métier dans les prochaines années ?
Je ne suis pas sûre que les nouveaux médias aient un impact direct sur mon métier au quotidien excepté dans la recherche de financement. En effet, le modèle économique va évoluer notamment grâce aux nouveaux acteurs du marché et les nouvelles technologies vont pouvoir apporter de nouvelles solutions/propositions de production ayant un impact sur le coût d’un film mais je pense que les bases de mon métier (la recherche de sujets qui parlent à tous, l’accompagnement à l’écriture, la recherche de nouveaux talents (auteurs, réalisateurs, acteurs…), etc.) resteront les mêmes.

As-tu un souvenir qui t’a particulièrement marqué dans ta carrière ?
Lorsque le film Lord of War de Andrew Niccol est sorti en salles en janvier 2006. C’était un des premiers contrats d’acquisition sur lequel j’ai travaillé en arrivant chez SND. Lors de l’avant-première du film, à laquelle nous avons pu assister, j’étais assez fière et émue de voir ce magnifique film et de me dire que j’avais collaboré à mon petit niveau à sa sortie en France.


Pourquoi avoir rejoint le Groupe M6 ?

Le Groupe M6 est un Groupe qui parle à tout le monde ce qui est beaucoup moins le cas pour SND, sa filiale cinéma. J’ai postulé à une annonce de stage diffusée sur le réseau de mon école par une ancienne étudiante qui travaillait au service juridique de SND. L’entretien s’est très bien passé et ce qui a été déterminant dans mon choix, c’est d’une part les missions proposées, et d’autre part l’accueil reçu lors de cet entretien.


Qu’est-ce que le Groupe M6 incarne pour toi ?

C’est un Groupe solide qui est installé depuis 30 ans et qui a réussi à gagner petit à petit sa place de Groupe incontournable dans les médias. C’est également un Groupe très novateur qui cherche par sa politique de diversification, à trouver les nouveaux marchés porteurs pour s’adapter sans cesse au changement et tenir et avancer dans ce contexte en perpétuelle évolution.


Qu’est-ce qui te motive encore après 10 années au sein du Groupe M6 ?

J’ai eu la chance de pouvoir profiter d’une mobilité interne et donc d’évoluer dans ma carrière professionnelle en changeant de métier. Bien que la passerelle entre mon poste actuel et mon précédent poste soit une évidence (mes compétences acquises précédemment me servent quotidiennement dans mes nouvelles fonctions), mon quotidien n’a plus à rien à voir. J’ai la chance de travailler sur de nouvelles missions et ainsi d’élargir mon périmètre de responsabilité mais aussi et surtout de compétences. Je continue d’apprendre quotidiennement dans mon nouveau poste et de ce fait, je n’ai pas ce sentiment de lassitude que l’on pourrait avoir au bout de 10 ans. C’est un des avantages très importants d’un Groupe comme M6 !


Comment s’est déroulée ta mobilité ?

J’ai eu la chance de travailler pour deux responsables de service qui ont permis cette mobilité (Marie-Anne Hurier, directrice juridique adjointe, et Lionel Uzan qui était Directeur des Acquisitions, de la Production et des Ventes Internationales).

Lorsque nous avons lancé notre première coproduction (The Secret de Pascal Laugier en 2012), il n’y avait pas encore d’équipe en place sur cette nouvelle activité. Donc à cette occasion, j’ai pu travailler sur les aspects juridiques évidemment mais également sur le montage économique et sur toutes les négociations commerciales en collaboration avec le directeur des acquisitions/productions. Notre binôme a bien fonctionné et il a souhaité au terme de cette production que j’intègre son équipe pour travailler à 100% sur la production. La création de ce poste n’a malheureusement pas été immédiate mais Marie-Anne Hurier m’a encouragé et a accepté que je suive des dossiers qui ne relevaient pas de mon périmètre (tout en continuant évidemment d’exercer mes fonctions de responsable adjointe) le temps que la création du poste puisse avoir lieu.


Comment te tiens-tu au courant des nouveautés de ton métier et du milieu du cinéma ?

En naviguant quotidiennement sur les sites spécialisés (Allociné, IMDB, Hollywood Reporter, Variety…) et bien sûr en lisant la presse spécialisée (Le Film Français, Ecran Total).


Où te vois-tu dans 10 ans ?

Honnêtement tout est possible ! J’aime beaucoup ce que je fais et je pense que j’ai encore énormément à apprendre, ce métier est tellement riche (tant dans ses missions au quotidien que dans ses sujets à aborder), il existe tellement de sujets sur lesquels je souhaiterais travailler que je pense qu’il va me falloir encore pas mal d’années et de films à produire avant d’avoir le sentiment d’en avoir fait le tour. Donc dans 10 ans, je me vois toujours dans le cinéma mais pourquoi pas productrice indépendante.
Après je ne suis pas fermée à toutes éventuelles autres perspectives. Je suis d’un naturel curieux et tant que j’apprends et que je m’épanouis, je ne m’interdis aucune nouvelle mobilité.


Est-ce qu’un film t’a particulièrement marqué ?
Évidemment le dernier film de Damien Chazelle, le chef d’œuvre La La Land. Sinon, je dirais le film Nos jours heureux d’Olivier Nakache et Eric Toledano, un de mes films préférés sortis par SND, qui a été le succès surprise de l’été 2006 avec quasiment 1,5 millions d’entrées !


Quels conseils pour un(e) étudiant(e) qui aimerait travailler dans les médias ?

Multiplier les expériences de stages dans les médias car lorsque nous recrutons un collaborateur, nous recherchons souvent le « candidat parfait » et avons tendance à privilégier ceux qui ont déjà plusieurs expériences dans le domaine. Et surtout il ne faut pas croire que seuls les candidats qui ont des contacts peuvent intégrer un groupe média. Il faut aller un peu au culot et ne pas hésiter à envoyer des candidatures spontanées (preuve d’une réelle motivation), la persévérance paie toujours.


Qu’est-ce qui te plait chez un candidat ?

Je dirais premièrement de ne pas avoir un discours trop rôdé, trop formaté car ça sonne souvent un peu faux. Et surtout le minimum requis pour moi est de se renseigner sur la société au sein de laquelle on postule.

Il arrive régulièrement que l’on se retrouve face à des candidats qui nous disent qu’ils adorent les films SND et quand on les questionne sur les dernières sorties SND, ils se trompent une fois sur deux… ou au contraire des « passionnés de cinéma » qui n’ont pas été au cinéma depuis deux ans ! Donc soyez un peu sincère dans vos réponses.