Fondation

Femmes et médias : rencontre entre détenues et journalistes

La Fondation du Groupe M6 a fait de la réinsertion des personnes détenues son objectif prioritaire depuis 10 ans. Parmi les 70 651 personnes détenues en France*, 3157 sont des femmes : il s’agit du chiffre le plus élevé en 10 ans. Leur présence minoritaire – 3,8% de la population carcérale – engendre des difficultés pendant l’incarcération, complique leur réinsertion et pose la question de la mixité lors des activités en détention.

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, la Fondation du Groupe M6 a organisé une rencontre entre 10 femmes détenues au centre pénitentiaire de Lille Loos Sequedin et 3 journalistes : Diane DOUZILLE (journaliste M6), Jean-Baptiste JACQUIN (journaliste Le Monde), Marie ZAFIMEHY (journaliste RTL.fr).

 

Plusieurs de ces femmes sont les rédactrices de Sequedit, le journal de détention de l’établissement, auquel participent en ateliers mixtes une quinzaine de femmes et d’hommes détenus, accompagnés par les enseignants de l’Education Nationale.

L’opportunité pour les femmes présentes de mettre en avant la particularité de leur journal : cette expérience mixte de rédaction en binôme avec les hommes détenus, « comme à l’extérieur ». Parmi les autres sujets abordés, la place centrale des médias dans le quotidien des personnes détenues et le sens tout particulier donné à la journée internationale des droits des femmes dans le contexte de la prison.

 

Découvrez leurs échanges en vidéo

Incarcération, mixité et sortie de prison : quelques chiffres au féminin*

 

> 72 établissements pénitentiaires accueillent des femmes détenues (sur 188 au total) :

  • 2 leur sont entièrement réservés : centre pénitentiaire de Rennes et maison d’arrêt de Versailles
  • 44 maisons d’arrêt, 13 centres de détention, 3 établissements pour mineurs et 10 centres de semi-liberté les accueillent au sein de quartiers spécifiques

> Le taux d’activité en détention était de 23% pour les femmes en 2018 (versus 28% pour les hommes)

> 26,9% des femmes détenues sont sorties de prison en aménagement de peine en 2018 (26,2% pour les hommes) : 6% en placement extérieur (versus 8% hommes-femmes confondus), 8% en semi-liberté (versus 21% hommes-femmes confondus), en raison du faible nombre de places disponibles pour les femmes sur ces dispositifs d’accompagnement soutenu à la sortie

> La mixité en milieu carcéral :

  • La surveillance des femmes détenues est assurée par des personnes de même sexe, à l’exception des personnels d’encadrement, qui peuvent être des hommes : un principe s’appliquant aux femmes incarcérées mais pas aux hommes
  • Côté personnes détenues, si la séparation des sexes est de rigueur en détention, la mixité lors des activités est prévue par la loi pénitentiaire du 24/11/2009 : en 2018, 3,7% des activités proposées en détention ont été réalisés en mixité.

 

Sources : AP – Mesure de l’incarcération au 1/01/2020 et Statistiques des personnes écrouées et détenues Janvier 2020, OIP Section Française – DedansDehors n° 106,  CGLPL – Avis du 25 janvier 2016 relatif à la situation des femmes privées de liberté