Ton job
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
J’ai 48 ans et je me prénomme Dominique. J’ai rejoint le Groupe M6 en septembre 2007 pour occuper un poste de documentaliste audiovisuel au sein du service documentation du Groupe M6.
Quel a été ton parcours étudiant et professionnel avant d’intégrer le Groupe M6 ?
Après un bac D (mathématiques et sciences de la nature) décroché au lycée Henri-Parriat de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) en 1993, je décide de continuer mon cursus scolaire en IUT. J’entre à l’IUT information-communication (option documentation d’entreprise) de Dijon, spécialisé à l’époque en documentation image, pour deux ans, avec notamment un stage à la photothèque du journal L’Equipe. A l’issue de ces 2 ans, je décide de poursuivre en faculté ma formation dans l’optique de me spécialiser en développement de logiciels documentaire pour lequel j’ai besoin d’un bac + 5. J’enchaîne avec une licence information-communication à Grenoble (où mon stage se fera au service documentation du service des sports de TF1) puis une maîtrise des sciences de la documentation et de l’information à Nanterre. A l’issue de cette année, je décide de passer le CAPES documentation (à Dijon), que je n’obtiendrai pas, et je décide d’arrêter mes études. Fin mai 1998, TF1 me contacte pour travailler, en tant que documentaliste, sur un système tout numérique à l’occasion de la Coupe du monde de football 1998, en parallèle des documentalistes en poste. A l’issue de cette expérience extrêmement enrichissante, on me propose un poste de documentaliste à L’Equipe TV, chaîne d’information sportive qui est sur le point d’être créée, pour laquelle je conserve un soutien indéfectible et où je resterai 9 ans avant de rejoindre M6.
Comment as-tu intégré le Groupe M6 ?
Martine Carouge (directeur documentation) me contacte pour un poste de documentaliste senior au sein de son service pour remplacer un documentaliste sur le départ. Malgré des conditions moins avantageuses, je décide de quitter L’Equipe TV pour tenter cette nouvelle aventure au sein de cette « petite chaîne qui monte ». Une proposition comme cela ne se refuse pas.
Pourquoi avoir rejoint le Groupe M6 ?
J’ai choisi de rejoindre le Groupe M6 pour changer de domaine : passer de l’information sportive à l’information générale et pour l’image positive qu’avait M6 dans mon imaginaire. De plus, quand j’ai rencontré Martine, en me présentant le poste, elle m’a précisé qu’une partie de mon travail serait d’archiver le fonds cinéma. Me voilà dans l’aventure M6.
Comment s’est déroulée ton intégration au sein du Groupe M6 ?
Parcours classique. J’ai rencontré Martine Carouge au 24 rue Jacques Dulud, où était situé le service documentation en 2007. A l’issue de cette rencontre, j’ai passé un entretien avec le référent RH de la documentation de l’époque, Sébastien Fablet. Je garde un très bon souvenir de ces rendez-vous et quelques jours après, j’avais le poste.
Comment as-tu ensuite évolué au sein du Groupe M6 ?
L’évolution au sein du service documentation s’est faite naturellement au fil des ans. Je suis aujourd’hui documentaliste expert. Cette évolution est due au fait que j’aime former et transmettre mon savoir aux nouveaux arrivants (alternants, pigistes, cdd…) et à l’aspect technique du métier, qui m’intéresse fortement.
Quel est le rôle de la Direction de la Documentation du Groupe M6 ?
Le service documentation du groupe M6 est, à ce jour, composé de 4 pôles (qui interagissent entre eux) :
– Pôle Documentation News M6 : missions d’indexations et de recherches pour les JT de M6
– Pôle Documentation Magazine Groupe M6 : missions d’indexations et de recherches pour les magazines d’information ou de divertissement entre autres
– Pôle Documentation radio : missions d’indexations et de recherches pour les radios du groupe
– Pôle commercial (M6 Video Bank) : vente d’extraits de programmes du Groupe M6
En quoi consiste ton métier de documentaliste ?
Tout simplement à indexer et rechercher.
Indexer : avec le développement des outils informatiques et des solutions de stockage numérique, nous disposons depuis 2013 d’un DAM. Il s’agit d’un outil informatique permettant de stocker, d’organiser et de partager les ressources (images fixes, images animées, texte, son, etc.) en un seul et unique endroit. En respectant la politique documentaire définie par la direction de la documentation du Groupe M6, nous archivons (indexons) un certain nombre d’émissions diffusées par le Groupe M6 en les détaillant (descriptif et mots-clés) afin de pouvoir retrouver précisément les images ou les sons.
Rechercher : lors de la réalisation d’un sujet pour le news (M6 : 1245 (ou 1945) / RTL), d’un magazine d’information (Capital, Zone Interdite, etc.), d’un magazine de divertissement (Top Chef, Un dîner presque parfait, Incroyables transformations, etc.), de podcasts pour RTL, etc. Les journalistes ont souvent besoin d’archives pour illustrer le sujet en question. Ils font donc appel à nous pour trouver les images/sons dont ils ont besoin. Nous recherchons alors dans le DAM ou dans d’autres bases externes (notamment sur la base professionnelle de l’INA si nous ne disposons pas de cela à M6). En plus de la recherche, il y a toute une partie négociations/achats des droits de diffusion et recherches de sources pour toutes les images d’archives qui ne nous appartiennent pas.
Quel est ton quotidien en tant que directeur artistique ?
Mon quotidien est très varié, peu routinier et régi par un planning élaboré par le directeur adjoint de la documentation du Groupe M6. Un jour je peux faire l’archivage du 1245 de la veille (on archive les JT toujours à J+1). Le lendemain, je peux faire les recherches pour le 1245 ou le 1945 du jour et le surlendemain faire les recherches pour la radio. En ce qui me concerne, j’ai le statut de documentaliste expert et je chapeaute la bonne marche du pôle documentation News TV, donc je suis principalement sur des postes liés à ce pôle (ou à la gestion du bon fonctionnement de celui-ci). Mais parmi mes collègues, beaucoup travaillent à la fois pour 2 ou 3 pôles différents. On ne s’ennuie pas et c’est ce qui rend cela passionnant.
Avec quelles entités travailles-tu au quotidien ?
Tout dépend du poste du jour, mais nous sommes amenés à travailler avec la rédaction news M6 (journalistes, infographistes, monteurs, faisceaux), avec la rédaction de RTL, avec le support technique, avec les équipes de C. Productions ou de Studio 89, pour n’en citer que quelques-uns. La documentation étant, par définition, un poste transverse, nous sommes amenés à travailler avec de nombreuses personnes/entités du groupe.
De quelle(s) réalisation(s) es-tu particulièrement fier ?
Rien en particulier et tout à la fois.
Je suis fier d’évoluer au sein de ce service où l’apprentissage est permanent et l’imprévu aussi.
De mon positionnement au sein du service, je suis fier de former les documentalistes du « futur » ou les nouveaux arrivants qui ont déjà de l’expérience. J’aime partager mes connaissances et certaines ficelles du métier mais également acquérir de nouveaux savoirs grâce aux alternants.
C’est une vraie satisfaction de mettre à disposition du journaliste la pépite qu’il cherchait, de trouver l’image parfaite ou le document voulu.
Comment vois-tu ton métier évoluer dans les prochaines années ?
En tant que documentaliste audiovisuel, on est amené à s’adapter aux nouvelles technologies, donc je dirais que l’évolution est permanente et qu’elle le sera tout autant dans les prochaines années. Il ne faut pas oublier que nous sommes passés du support bande (où il fallait descendre à la cave pour aller chercher le support, le numériser, trouver le bon interlocuteur pour récupérer le matériel, etc.) au support numérique. En quelques clics, on accède aux documents voulus au cours de ces quinze dernières années. Il faut constamment évoluer en fonction des demandes des clients et des besoins de l’entreprise.
Lors de l’arrivée des radios au sein du Groupe M6, nous avons dû apprendre à travailler avec un nouveau média et aujourd’hui encore, nous devons réfléchir aux meilleures solutions pour intégrer tout cela à notre DAM en coopération avec la direction technique sans qui nous ne serions rien.
Le développement du pôle commercial est en cours avec la mise en place d’un nouveau portail de vente qui succédera au portail M6 Video Bank actuel.
Où te vois-tu dans 10 ans ?
Pourquoi pas au même poste ? Seul l’avenir nous le dira ou, si celle-ci va au bout, la fusion avec TF1.
Après, si je devais quitter le métier de documentaliste, pourquoi ne pas créer mon entreprise audiovisuelle et devenir pilote de drone pour tourner de belles images qui serviront à alimenter les journaux télévisés ou magazines du Groupe M6 ? Ou sinon, apprendre à naviguer en mer.
Le Groupe M6
Si tu devais présenter le Groupe M6 à un ami, que lui dirais-tu ?
C’est un groupe innovant et dynamique qui ne se repose pas sur ses lauriers et qui est en évolution permanente pour rester dans le coup, voire chercher continuellement à avoir un coup d’avance.
Qu’incarne le Groupe M6 pour toi ?
Avant tout, je dirais l’innovation et l’avenir dans le monde audiovisuel, tout simplement.
Quelles sont les valeurs du Groupe M6 ?
Je pense que des valeurs comme l’adaptation, la proximité ou l’engagement caractérisent bien le Groupe M6.
Qu’est-ce qui te motive au quotidien ?
Mes collègues, la découverte, la nouveauté ou l’urgence du news sont quelques-unes de mes motivations au quotidien.
Te souviens-tu d’un événement qui t’a particulièrement marqué au sein du Groupe M6 ?
C’était lors de l’une de mes premières journées de recherches en solo pour le 1250 (1245 aujourd’hui) début 2008. Il restait environ 1 heure avant le journal et on apprend le décès du chanteur Carlos. Toute mon équipe était en réunion et nous ne disposions pas de la souplesse et facilité de recherche du numérique d’aujourd’hui. Inutile de vous dire que ce fut un peu tendu pour mettre à disposition des archives pour les journalistes.
Pour les futurs candidats
Quel cursus / école est nécessaire pour pouvoir exercer le métier de documentaliste ?
En formation directe après le bac, je recommanderais l’IUT information-communication avec un parcours « information numérique dans les organisations ».
En réorientation de carrière pendant les études ou après les études, je recommanderais la formation Ina Sup Documentaliste multimédia ou la formation EBD Gestionnaire de l’information numérique, qui permettent de faire une alternance.
Je tiens à rappeler ici l’importance des stages/alternances en entreprise, essentiels dans la découverte et l’apprentissage d’un métier.
Quelles sont les qualités principales à avoir pour exercer ton métier de documentaliste ?
Rigueur, curiosité, envie, méthode sont quelques-unes des qualités d’un documentaliste. Je crois que toute personne curieuse, qui aime l’actualité et son histoire, qui sait gérer son stress et qui est à l’aise avec l’informatique peut tout à faire prétendre à devenir documentaliste.
Quels conseils donnerais-tu à un(e) étudiant(e) qui souhaite travailler dans les médias ?
Mon conseil : disposer des qualités exposées à la question précédente. Pour travailler dans les médias, il faut en connaître leur histoire, leur culture. Le terme « médias » peut englober tellement de métiers que le champ des possibles est énorme.
Comment se distinguer parmi les autres candidatures ?
Savoir rédiger un CV est quelque chose de très important et qu’il ne faut pas négliger. Pour vous donner une idée, sur une quinzaine de CV reçus cette année pour une offre d’alternance au sein du service, seuls 4 ou 5 étaient bien présentés et donnaient envie de rencontrer l’étudiant(e). Une fois passée l’étape du CV et de la lettre de motivation (faites-vous relire pour les fautes d’orthographe ou de syntaxe !), il faut avant tout montrer une vraie curiosité et une envie réelle de travailler au sein du service pour lequel vous candidatez. Renseignez-vous sur l’entreprise pour lequel vous postulez ! La tendance chez les candidat(e)s des derniers entretiens est d’arriver en ne connaissant rien du groupe pour lequel il/elle candidate. Un minimum me paraît essentiel lors de l’entretien. Montrez votre motivation.